Le Chevalier d’Éon, l’espion du Secret du Roi

Découvrez l’Histoire secrète des figures du monde de Trinités, dotez votre Trinité de pouvoirs inédits et vivez des aventures contemporaines en lien avec ces temps anciens. Ce livret présente une figure mythique du passé, un héros comme vie antérieure pour une Trinité ! Ainsi, un joueur peut singulariser son personnage, tant en termes de background que de règles. Une même Vie antérieure ne peut bien sûr être choisie que pour un seul personnage d’une même table de jeu.

Ce fascicule concerne le chevalier d'Éon, le mystérieux agent secret du royaume de France.

Charles d’Éon de Beaumont, dit le chevalier d’Éon, né en octobre 1728, marque étrangement le règne de Louis XV. Espion excentrique, aventurier intriguant des cours royales européennes ou habile diplomate, la personnalité équivoque du chevalier d’Éon, adepte du travestissement, reste auréolée de mystère.

Le Secret du roi

Étudiant doué, le jeune Charles de Beaumont devient avocat à 21 ans et publie un ouvrage qui lui vaut d’être remarqué par le roi. Il est alors nommé « censeur royal pour  l’Histoire et les Belles Lettres » et intègre plus tard le Secret du roi, ou Cabinet noir, un service de renseignements et de diplomatie parallèle nouvellement créé par Louis XV. Sa première mission est de rejoindre la Russie pour conclure une alliance avec la tsarine Elisabeth. Il l’accomplit sous le déguisement et l’identité féminine de Lya de Beaumont, lectrice de la souveraine. Après un court passage dans l’armée, il réintégre le Secret du roi en 1762 à l’ambassade française de Londres où il est reconnu pour sa grande habileté diplomatique et ses travestissements excentriques. Il participe aux négociations de traités avec les britanniques tout en préparant secrètement un plan d’invasion de la Grande-Bretagne mandé par le roi.

Rivalités Londoniennes 

Le chevalier d’Éon, secrétaire d’ambassade et protégé du roi, se heurte au nouvel ambassadeur Claude Louis François Régnier, comte de Guerchy, en d’incessantes querelles d’orgueil et de pouvoir. Le conflit dégénère en guerre de libelles diffamatoires. Le chevalier accuse l’ambassadeur de tentative d’empoisonnement et le comte rétorque en traînant  son adversaire devant les tribunaux. Utilisant les arguments des détracteurs français et anglais d’Éon, il met en avant les déguisements ambigus et incessants du chevalier et tente de le faire passer pour fou et hermaphrodite.
Le chevalier d’Éon obtient gain de cause, soutenu secrètement par Louis XV. 

Le Secret du roi lui demande d’ailleurs d’intervenir auprès de son ami Charles Théveneau de Morande afin que celui-ci annule la publication de son pamphlet sur Madame du Barry, la favorite royale. Le texte redouté promettant divulgations de secrets intimes et infamants ne paraît jamais. Après plus de dix mois de tentatives de coercitions, de chantages et de négociations impliquant le ministère du roi, le Cabinet noir et les agents de Londres ainsi que la famille du Barry, l’auteur parvient à négocier une pension à vie en échange de la non publication de l’ouvrage.

La disgrâce

En 1774, sous la pression politique et pour mettre fin aux excentricités de son diplomate de l’ombre, le roi exige du chevalier qu’il lui remette l’intégralité de leur correspondance secrète et qu’il garde à vie l’habit féminin. Lorsqu’en 1777, Éon se présente en uniforme de capitaine des Dragons à la cour : il signe son exil. Il gagne l’Angleterre mais accablé de dettes, est emprisonné de 1804 à 1808 avant de mourir dans la misère à Londres en 1810.